mardi 25 novembre 2008

L'histoire de Colmar (10) - L'infrastructure interne se développe...

Le réseau de distribution d'eau est totalement rééquipé dans les années qui suivent la construction du château d'eau par l’ingénieur bâlois Grüner (1884 -1886.
Pour l’installation du gaz, l’usine municipale construite sous le Second Empire fait place à des équipements plus modernes (1878 et 1890).
L'éclairage électrique se met en place à l’extrême fin du siècle (1899) sous la forme de lignes aériennes qui transmettent le courant produit dans une centrale thermique (agrandie en 1906).

Les transports en commun apparaissent en 1881.
Une ligne hippomobile relie la gare au canal jusqu'à son remplacement par le tramway à partir de 1902.
En 1914, la deuxième ligne joint la route de Bâle à la route de Strasbourg.
La gare de Colmar de 1841 est remplacée par celle que nous connaissons actuellement qui est mise en service le 1er mai 1907. En 1878 l’annexion permet d'ouvrir la ligne de Neuf-Brisach et par conséquent de rallier Fribourg en Brisgau.
Le 3 septembre 1882, le déraillement d'un train de plaisir fait près d'une centaine de victimes et quelques centaines de blessés.
Le réseau ferroviaire s'étend aussi bien dans la plaine, avec la liaison Colmar-Horbourg - Marckolsheim (1890) qui dessert le port du canal lui même agrandi en 1886 et la ligne Ensisheim-Bollwiller (1898) que dans la vallée vosgiennes avec la construction du tronçon Munster-Metzeral (1893) et de la voie métrique de Kaysersberg (1885).
L'ouverture de la ville bénéficie au même moment d'une bonne infrastructure postale avec l’inauguration de la nouvelle poste (1893) et l’ouverture de deux bureaux, l’un à la gare (1880 transféré en 1907) et l’autre rue du Nord (1893). Un central téléphonique construit en 1891 est raccordé sur les lignes des vallées (1892-1893.
L'évolution économique de Colmar s'explique par un certain nombre de moteurs.
La Chambre de Commerce fondée le 18 juin 1870 et rétablie un an plus tard sous l’impulsion de ses présidents, le premier Edmond Fleischhauer (1870-1896),A. Scheurer (1896-1905) puis André Kiener (1905-1928.

Les banques à Colmar.

2ème volet de cette modernisation.

En 1914, cinq banques ont des agences en ville, notamment la Société Générale. L'essor du crédit reflète les mouvements de la conjoncture. Ainsi la Caisse d' Epargne rouverte en 1872 connaît une expansion très rapide qui l’oblige à essaimer à Munster.
La ville accueille plusieurs congrès oenologiques ou des expositions (1875-1877-1885 -1895). La reprise se confirme dans les dernières années du siècle sous l'impulsion de Christian Oberlin dont l'institut viticole est crée en 1898 avec l’appui de la municipalité, de la Chambre d' Agriculture et de la Société d'Horticulture fondée par Charles Koenig en 1869. La formation professionnelle est encouragée par la création de cours d'hiver (1898) au moment où le marché est réorganisé (bourse aux vins 1897). La profession s'organise (Association des Viticulteurs d’Alsace - 1911).
Capital haut-rhinoise de l’agriculture, la ville est dotée d'une station agronomique dans l’ancien couvent des Catherinettes en 1896.

3ème élément de la prospérité.

L'essor de l’activité commerciale. Le nombre de magasins augmentent (+ 160 %), boulangers (49 en 1880, 74 en 1910), les médecins (16 en 1880, 25 en 1901)...

L'esprit frondeur de Hansi (Jean-Jacques Waltz) s'affirme dans les années 1906 -1908 lors de l’inauguration du Haut-Koenigsbourg restauré par l’Empereur Guillaume II



En 1909 lorsque le proviseur Gneisse publie un article sur la nécessité de germaniser une province dont les habitants sont peu sûrs et peuvent servir d'indicateurs pour l’ennemi, le caricaturiste réplique par une série de dessins qui lui valent un procès. Accusé d'avoir fait circuler ces dessins insultants, Emile Wetterlé est condamné à 2 mois de prison, et salué comme un héros au terme de cette villégiature forcée dont il donne un récit plein d'humour. La parution de "l’histoire d'Alsace racontée aux petits enfants par l’oncle HANSI" (1912) et de "Mon village" vaut à leur auteur quelques nouveaux procès et une très grande célébrité.





L'année s'ouvre sous un ciel sombre écrit Mgr Frey dans son journal le 1er janvier 1914. Deux mois après l’attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914, Colmar est devenue une ville de front. Début août les francophiles sont proscrits, arrêtés comme Jacques Preiss, qui moura en déportation, ou exilés comme Emile Wetterlé ou Daniel Blumenthal.
Pendant 4 ans Colmar va vivre sous le régime du gouvernement militaire. La germanisation atteint un degré jamais vu : prescription des inscriptions françaises (verdeutchung) ou des journaux comme le nouvelliste, changement des noms de rues comme la route de Rouffach qui devient la "Kayserallée". Pour la population civile, les privations se font de plus en plus sentir. "La monnaie de nécessité" est introduite dès 1914 avec les cartes de ravitaillement...

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