mardi 25 novembre 2008

L'histoire de Colmar (5) - La période 1679-1871...

La période 1679-1871 constitue pour Colmar la période française.

La cité subit les vicissitudes que connaît alors le royaume de France : révolution de 1789 et instauration de l’égalité civile, mise en place du régime consulaire et napoléonien.
La ville devient chef lieu du département du Haut-Rhin, dans lequel pénètre en 1798, la ville de Mulhouse.
Le 3ème traité de Nimègue, signé le 5 février 1679 entre les représentants de Louis XIV et ceux de l’empereur Léopold 1er de Habsbourg étend à toute l’Alsace la souveraineté du roi.
Les opérations de la guerre de 30 ans et de la conquête française en Haute Alsace affirme le rôle de la place militaire de Colmar, première ville de la région par son importance et la plus proche du bastion rhénan de Brisach. Il est normal que la vieille cité de la Décapole conserve cette fonction au sein de la province réorganisée par l’administration royale.
Une initiative privée.
En 1770, le poète colmarien Théodore Conrad Pfeffel crée une Académie militaire accueillant de jeunes bourgeois et nobles protestants qui pourront ainsi entrer comme officiers dans les régimes étrangers au service de la France.

Le transfert à Colmar du Conseil Souverain d'Alsace est prescrit par lettres patentes du 18 mars 1698. Il est préconisé par le marquis d'Huxelles, commandant de la province, et surtout par le conseiller Jean-François Dietremann, prêteur royal de Colmar. De la ville de Landau au nord jusqu' au comté de Belfort au sud, le Conseil Souverain englobe en effet dans son ressort toute la province d'Alsace (dont reste exclue jusqu' en 1798, la petite république de Mulhouse)
Installé dans les locaux peu appropriés de l’ancien Waagkeller où il tient sa première séance le 20 mai 1698, le Conseil Souverain d’Alsace attend cependant près de 70 ans pour être doté d'un bâtiment à sa mesure. Edifié par l’architecte Jean-Baptiste Alexandre Chassain de 1769 à 1771, le palais abritera la Cour d'Appel durant tout le 19ème siècle, le TGI par la suite.
Dès la création de l’Assemblée provinciales d'Alsace au mois de juin 1787, Colmar devient le chef lieu de l’un des six districts provisoirement définis en vue de la préparation de la réunion des Etats Généraux.
Bientôt les élections aux Etats Généraux appellent deux avocats colmariens Jean-François Reubell et Jean-Bernard Albert à siéger parmi les nouveaux députés.


Jean-François Reubell

Les 7 et 8 août ont lieu les premières élections municipales érigeant face au magistrat un nouveau conseil composé d'un syndic, en la personne de Daniel Adameggerle.
Le 3 février 1790, de nouvelles élections épurent la municipalité désormais présidée par un maire Etienne Ignace de Salomon, second président au Conseil Souverain d'Alsace, institution dont la suppression est ordonnée par la loi du 16 août 1790.

C'est l’époque où le député Jean-François Reubell, futur chef de l’Etat, préside l’Assemblée Législative. Quand à son épouse, née Marie-Anne Mouhat, elle donne son prénom à la "Marianne" républicaine.
En marge de nombreux transferts de propriétés, déclenchés par la vente des biens nationaux, la dissolution des communautés religieuses libèrent les couvents et permet à la commune d'installer une nouvelle prison (Augustins) un atelier de charité (Capucins) un hôpital militaire (Catherinettes) une halle aux blés et une caserne de gendarmerie (Dominicaines), un magasin à fourrages (Eglise protestante, ancienne église des Franciscains). Tandis que la collégiale Saint-Martin est érigée en cathédrale puis transformée en temple de la raison.

Toutes ces mesures suscitent des réactions hostiles, qu'illustre l’émeute déclenchée le 4 février 1791, par l’arrivée des commissaires du roi, dont Marie Jean Hérault de Séchelles, chargés de veiller à la bonne organisation des instances administratives révolutionnaires. Barricadés dans l’Hostellerie des Six Montagnes Noires, les commissaires sont dégagés grâce à l'intervention d'un groupe de bateliers armés de gourdins et dont le meneur, l’officier municipal Martin Stockmeyer verra son action magnifiée et citée en exemple par la diffusion de gravures relatant cet épisode.
En 1795, le poste de maire (le pelletier André Rockenstroh vient de succéder au procureur Simon) est supprimé et remplacé par la fonction de président de l’administration municipale, confiée aux négociants Emmanuel Mussel puis Jean Buob.
La création de l’arrondissement de Colmar met fin à l’existence du district, tandis que le Directoire du Haut-Rhin devient l’administration centrale du département ou brille le négociant et agronome Jean Ulrich Metzger, chargé par le gouvernement de négocier la cession de Mulhouse à la France, opérée en 1798. Une époque s'achève.
Tandis que dans le domaine militaire, le colmarien Jean Rapp devient l’aide de camp d'un certain général Bonaparte.

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