mardi 25 novembre 2008

L'histoire de Colmar (2) - La ville

Colmar, fortifié par Albin Woelfelin de Haguenau vers 1220, comptait 19 hectares.
3 portes munies chacune d'une tour mettaient la ville en communication avec l’extérieur.
Au nord à l’extrémité de l’actuelle rue des boulangers, Le Kerkertor (la porte de la prison). On sortait par là pour gagner la vallée de Munster, le col du Bonhomme ...

Le Kerkertor

A l’est à l’extrémité de la Grand'Rue près de l’église protestante, le "Deinheimertor" (la porte de Deinheim) menait vers le tout proche village du même nom et aussi vers l’Ill.
Enfin du coté sud, le "Steinbrückertor" situé au bord de la Lauch. Cette porte était précédée du Pont de Pierre qui franchit la rivière et qui relie la Krutenau, alors à l’extérieur de la muraille, et la ville, des alentours (1220).
On passait par là pour gagner Bâle.
La ville déborda très vite et des faubourgs se formèrent à l’extérieur de chacune des 3 portes dont ils prirent le nom.
La Kerkertor Vorstadt (1252)
La Deinheimertor Vorstadt (avant 1287) et la Steinbrückertor Vorstadt (avant 1342) rapidement entourés de murailles.
Colmar avait plus que triplé sa surface et comptait désormais 68 hectares.
L'alimentation des fossés baignant les remparts avait nécessité la construction de deux canaux dérivés de la Fecht. Le premier en amont, le second en aval de Turckheim. Le Tiefenbach qui amenait de l’eau dans le fossé près de l’Oberhof et le Logelbach qui existe toujours. Grâce à son fort courant, ce dernier actionnait de nombreux moulins à eau, ce qui lui a valu le nom de Muhlbach.
Dans toute ville importante, délivrer le tombeau du christ des mains des infidèles était une préoccupation majeure pour tout bon chrétien. Aussi l’un des ordres militaires était-il représenté.
A Colmar c'étaient les hospitaliers appelés aussi chevalier de l’ordre de Saint-Jean qui possédait au bord de la Lauch depuis 1127 une commanderie. On comptait 10 hospitaliers à Colmar en 1297. Leurs tâches : recruter des chevaliers pour lutter contre les infidèles, contribuer à financer cette lutte, servir de retraite à ceux qui ne pouvaient plus combattre, héberger les pèlerins. Et les malades, quand à eux, étaient soignés dans une annexe.

Les chevalier de l'ordre de Saint-Jean



Autre champ d'activité de l’église : les femmes sans mari.
Elles cherchaient à se grouper pour pouvoir vivre décemment. Les ordres mendiants intervenaient alors pour les encadrer.
Vers 1230, deux jeunes veuves pieuses et riches, Agnès de Mittelheim et Agnès de Hergheim se retirèrent avec leurs enfants dans un faubourg à l’extérieur des remparts. D'après les tilleuls qui ombrageaient les lieux, on appela cette maison "SUB TILIA" en latin, "UNTER LINDEN" en allemand.
En 1232, en compagnie d'autres veuves nobles, elles quittèrent la maison devenue trop petite, s'installèrent hors de la ville près d'une chapelle consacrée à Saint-Jean, à l’emplacement de l’actuelle rue des Moulins. Elles se placèrent sous l’autorité des Dominicaines de Strasbourg et se construisirent un couvent.
En 1245, elles devinrent de vraies religieuses, des Dominicaines. En 1252, elles retournèrent à Unterlinden après des menaces de guerre entre le pape et l’empereur jusqu'aux portes de Colmar. Elles y construisirent leur couvent, l’actuel musée d'Unterlinden.
Colmar eut aussi son hôpital des pauvres qui faisait fonction de maison de retraite pour les personnes âgées, d'orphelinat et d'hôpital, construit en 1255 à l’emplacement de l’actuel collège Victor Hugo et pourvu d'une chapelle du Saint-Esprit.

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