mardi 25 novembre 2008

L'histoire de Colmar (6) - L'ère Napoléonienne

Le 2 mars 1800, Colmar accueille le premier préfet du Haut-Rhin Jean-Baptiste Harmand, tandis que le poste de maire est confié au notaire Max Anton Richert. La ville retrouve sa fonction de capitale judiciaire régionale avec la création du tribunal d'Appel qui devient la Cour d'Appel en 1804 puis la Cour Impériale en 1811. Sa présidence échoit à un ancien avocat au Conseil Souverain d'Alsace, Schrirmer qui obtient le titre de baron d'Empire.
La ville commence à changer de physionomie et déborde de son enceinte. Au nord de la cité sont aménagées la place et la promenade du Champ de Mars, théâtre de toutes les grandes manifestations publiques.
L'intervention des autorités dans le domaine sanitaire se traduit également par la création d'une école de sages-femmes placée sous la direction du médecin chirurgien Anaclet Morel
En mai 1813, ce dernier est nommé par décret impérial maire de Colmar (Mandat de courte durée.

Un colmarien célèbre traverse sans dommage le changement de régime. Il s'agit du général Jean Rapp.


La statue du Général Rapp d'Auguste Bartholdi


Le général Jean Rapp


Le 29 juillet 1830, les opposants locaux aux ultras, groupés autour des anciens maires Anaclet Morel et Jean-Philibert Minangoy, se constituent en comité exécutif provisoire et s'emparent de la direction des affaires publiques, soutenus dans leur action par un groupe armé d'une cinquantaine de jeunes gens.
Une milice d'environ 3 000 citadins en armes est constituée, afin de faire face à un éventuel retour en force de la garnison loyaliste.
Le 31 juillet 1830, le drapeau tricolore fait son apparition tandis que le maire Baron Jean Chrysostome Louis de Muller est contraint d'arborer la cocarde. Il est peu après démis de ses fonctions au profit de Anaclet Morel qui retrouve son poste à l’hôtel de Ville le 1er septembre.
La ville devient le siège du comité central de la nouvelle garde nationale du Haut-Rhin.
Accompagné par ses fils les ducs d'Orléans (Ferdinand Philippe) et de Nemours (Louis 1er), Louis Philippe séjourne les 21 et 22 juin 1831 à Colmar.
En 1833, une taxe sur les produits de vendange est étendue au vin de consommation courante. Les 26 et 27 octobre 1683, l’émeute de la piquette oppose les vignerons colmariens aux détachements de troupes envoyés pour maintenir l’ordre. Mobilisée par ordre du préfet, la garde nationale refuse d'intervenir. Elle sera dissoute le 3 novembre.
Le docteur Gabriel Louis François Anaclet Morel envoyé au Conseil Général par les électeurs colmariens quitte ses fonctions municipales en 1841, remplacé par le négociant Charles Joseph Chappuis.
Il s'attelle d'abord au projet de construction d'une caserne de cavalerie, nécessitant une mobilisation des ressources communales. La municipalité décide ainsi de procéder à l’adjudication de toutes les coupes effectuées dans les forêts communales, en supprimant le droit d'affouage des habitants de Colmar. Cette mesure débouche sur l’émeute du bois déclenchée en juin 1842 et qui rentrera rapidement dans l’ordre. Mais la vieille coutume de la distribution gratuite de bois restera oubliée.

A noter aussi sous l’ère Chappuis, la construction de la caserne de cavalerie (1844), la création de l’usine à gaz et de l’éclairage public (1845), l’ouverture de l’école primaire Saint-Nicolas (1846), la fondation de la société Schongauer (1847) qui donna naissance au musée d'Unterlinden, la création de la régie municipale (1848) et enfin la construction du nouveau théâtre municipal (1849).



Charles Joseph Chappuis jugé trop mou dans les circonstances difficiles de l’épidémie du choléra qui atteint Colmar, dans l’émeute des maraîchers dite "guerre des Concombres" et face aux troubles populaires, le nouveau préfet Cambacéres démet Chappuis de ses fonctions, en mai 1855 et le remplace par Marie Hercule Jean-Baptiste de Peyerimhoff.
La même année, un enfant de Colmar, Armand Joseph Bruat est promu amiral de France.
Le conflit franco-allemand qui se déclenche en 1870 marque pour Colmar et pour l’Alsace la fin d'une époque.


L'Amiral Bruat



Dès le 14 septembre 1870, des avants postes badois lancent une attaque en ville, où le sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi alors adjudant major de la garde nationale de Paris constitue en hâte une petite troupe armée.
Mais la ville est investie et occupée par les troupes ennemies. Les premières instances administratives "prussiennes" font leur apparition à Colmar plusieurs mois avant que l’annexion ne soit prononcée. Dès le 1er novembre 1870, un président du district de Haute-Alsace, le baron Von Der Heydt, prend possession de la préfecture.
Le 10 mai 1871 le traité de Francfort ratifie officiellement la cession de l’Alsace - Lorraine à l’Empire Allemand.
Colmar conserve au 18 et 19ème siècle un secteur agricole important, la zone rurale dépendant de la ville est vaste (6659 ha) et diversifiée. A l’ouest les cultures céréalières voisinent avec le vignoble de plaine que l’on retrouve aussi au nord et sur les sols caillouteux de la hardt.
S'étirant vers le nord, les prairies humides du Ried permettent l’élevage des vaches laitières, du gros bétail de boucherie et des chevaux. Mais les bêtes sont également dispersées sur les jachères.
Au sud-est, les terrains alluviaux très fertiles, sont le domaine des cultures maraîchères. A noter aussi un domaine forestier étendu et une pèche importante pratiquée dans les rivières.

En 1842 est fondée à Colmar, à l'initiative du préfet, la Société Départementale d'Agriculture.
En 1843 est crée la Société des Viticulteurs du Haut-Rhin. Siégeant à Colmar, la société essaie en vain de faire connaître les nouvelles méthodes de traitement de la vigne et du vin.
En 1869 apparaît la Société d'Horticulture et de Viticulture de Colmar. C'est également sous le Second Empire qu'est lancée puis reprise l'idée d'une bourse aux vins visant à faire de Colmar le marché principal du vignoble alsacien.
L'essor du négoce local est désormais indissociable de l’industrialisation et culmine en 1870 avec la fondation de la Chambre de Commerce.

1 commentaire:

ericle a dit…

Vous me donnez l'envie de venir habiter chez vous, Monsieur Schaeffer !
Cela aurait été possible si...
Un Ar-Ar Grd père charpentier, né en 1842 à Rouffach, un Ar-Grd père ingénieur puis directeur d'usine travaillant avec Hispano-Suiza, un Grd père dirigeant un son cabinet d'ingénierie spécialisé dans l'usinage des pièces d'avion...
Et moi, balloté par les évènements français, diplômé en gestion et réalisant ma carrière dans l'informatique en Europe du Nord et Canada !
Peut-être en allant me faire rectifier la colonne vertébrale à Munich chez le Pr Hooglan (AlphaKlinick)... S'il ne rate pas son coup !
En attendant, je finis un manuscrit dont le cadre est la région à 8000 km de chez vous ! C'est beau l'informatique !
Cordialement.
EL